Vétérinaire : une profession variée aux multiples enjeux
Du « médecin des bêtes de somme » dans l’antiquité au vétérinaire libéral de nos jours, le statut de la profession vétérinaire a bien évolué avec la société. Figure de proue de la profession, Claude Bourgelat alors écuyer du roi Louis XV, a créé en 1761 à Lyon la première école vétérinaire sous l’impulsion du Contrôleur Général des Finances du Royaume : Henri Léonard Bertin. Le Serment de Bourgelat est donc aux vétérinaires ce que le Serment d’Hippocrate est aux médecins.
Aujourd’hui, la profession est majoritairement libérale, masculine (quoiqu’en déclin), réglementée et régie par l’Ordre des vétérinaires. Après sept années d’études et la passation de la thèse, plus de 18 000 vétérinaires sont aujourd’hui inscrits au tableau de l’Ordre en France. Parmi eux, la moitié sont praticiens pour les animaux de compagnie.
Vétérinaire, un diplôme, une profession, des métiers
Si l’on connait le vétérinaire exerçant dans le domaine de la santé animale, on connait moins bien les diverses facettes de ce métier tellement hétéroclite. La formation très complète et diversifiée enseignée dans les quatre écoles françaises permet d’aspirer à un spectre très large d’activités.
Canins, équins, ruraux ou pour NAC (nouveaux animaux de compagnie), voici autant de vétérinaires que vous pouvez croiser au quotidien. Mais à ceux-ci s’ajoute une longue liste d’autres métiers. On compte notamment des vétérinaires dans la recherche, le management, l’industrie pharmaceutique, le conseil en élevage, la santé publique, le marketing… Mais on rencontre encore des directeurs de laboratoire ou d’Ecole Vétérinaire, commerciaux, dans un organisme politique, responsables de zoo, voire même dans l’armée !
D’autres rajoutent même une corde à leur arc en étant sapeurs-pompiers volontaires, réservistes des armées ou bénévoles dans des associations humanitaires (comme Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières).
Une seule santé « One health »
Ce concept développé aux prémices du XXIème siècle laisse entrevoir que le vétérinaire n’est pas uniquement le médecin des animaux, mais fait le lien entre les trois santés : animale, humaine et environnementale. Par sa connaissance des zoonoses, de la faune sauvage et son expertise en environnement ; le soin apporté aux animaux, la protection des consommateurs avec la qualité des aliments, il contribue à protéger la santé de tous.
Il est également une pièce maitresse dans la lutte contre l’antibiorésistance, problème majeur du siècle. Selon l’OMS (2015), plus de la moitié des antibiotiques produits dans le monde sont destinés aux animaux. Une surconsommation d’antibiotiques entraîne l’apparition de résistances, pouvant se transmettre à l’Homme directement depuis les élevages.
Globalement, le vétérinaire est à la fois garant de la santé et du bien-être animal (thématique de plus en plus sujette à débats et controverses), de la sécurité sanitaire des aliments et de la santé publique, ainsi que de la préservation de la faune et de l’environnement.
Une profession d’avenir
La profession vétérinaire est donc un métier clé pour les enjeux de demain, avec un rôle phare notamment dans la transition écologique (via les productions végétales, donc animales), la nécessité de nourrir dix milliards d’êtres humains en 2050, et le réchauffement climatique (avec l’adaptation de la faune et les migration des différentes espèces animales).
Pièce incontournable des enjeux de société, la profession doit inexorablement se remettre en question, s’adapter aux changements, se renouveler et organiser un recrutement raisonné selon les besoins (notamment avec l’actuelle pénurie en milieu rural).
Finalement, quel que soit son domaine, le vétérinaire se doit d’évoluer avec son temps : les nouvelles technologies, la réglementation et les attentes sociétales pour rester cohérent avec les objectifs de demain.
Profession vétérinaire, vaste programme… Soyons prêts !